En introduction, voici ses quelques mots.
Au lointain rivage,
Loin des vertes prairies,
S’égosillent encore,
Les goélands du Nord
Venus chercher leur pâture.
Dans le froid glacial de l’hiver,
Le large a rendu l’âme,
Et à la marée montante,
Encore,
Quelques cargos,
Et autres mats à l’abordage.
Les pluies ont décimé les cales
Servant d’appuis à la mégère,
Et d’une patte amputée,
S’accroche encore sans ambages
Au canot tombé à terre.
Le vent a gagné.
Avec la force d’une massue,
Emporté,
Le dernier cormoran,
Sur le pont,
Croasse encore
Et, d’un regard distrait,
Cherche, en vain,
Les petits à apprivoiser.
La lune a donné
Une pâleur extrême
À cet étrange cimetière
Dont l’ultime épitaphe
Aura été un mot
À ce marin perdu.
Et moi,
Dans une brume amère,
Les yeux embués de larmes,
Je contemple
Les piètres réminiscences;
Les derniers émois,
L’écrou vrillé
De la malédiction.