Gilles de Becdelièvre est l'auteur du roman historique personnalisé.

Gilles de Becdelièvre – Auteur chez CreerMonLivre.Com

Gilles de Becdelièvre est un des premiers auteurs de CreerMonLivre.Com. Il est à l’origine du roman historique personnalisé “Intrigue à la cour”. Gilles est un homme de talent, attachant et panaché. Voici son interview, réalisé pour vous, afin de vous le présenter.

1. Gilles de Becdelièvre, pouvez-vous nous raconter l’histoire de votre rencontre avec CreerMonLivre.Com ?

Je n’ai pas rencontré CreerMonLivre.Com mais une jeune femme, répondant au prénom angélique… d’Angélique. Sauf qu’elle ne l’est pas du tout ! J’ai découvert une entrepreneuse dynamique et volontaire. Son site en était à ses débuts, Angélique cherchait des écrivains susceptibles d’accepter son approche sur le « livre personnalisé ». Elle a su me convaincre bien que pour un écrivain l’exercice n’a rien d’évident. En plus d’imaginer une bonne histoire (c’est-à-dire un début, un milieu et une chute, tout en étant soucieux du tempo), il faut intégrer cette idée supplémentaire de « livre personnalisé » dont on ne sait rien du héros puisque que c’est le lecteur… Mais je me suis prêté au jeu, entrainé par l’enthousiasme d’Angélique. Je ne le regrette pas.

2. Comment vous est venue l’envie d’écrire?

L’envie d’écrire ne doit rien au hasard. On l’a en soi ou on ne l’a pas. Les universités qui vous apprennent à écrire me font sourire.

Depuis toujours, j’écris. Enfant, je découpais des images de bandes dessinées que je collais sur mon cahier d’écolier. En dessous de chacune d’elle, j’écrivais un texte qui, selon mon imagination, lui correspondait ; une imagination nourrie par Kit Carson et Roy Rodgers (deux cow-boys, justiciers exceptionnels), « Ivanhoé » et « Au nom de la loi » (feuilletons improbables des années 60 avec Roger Moore pour le premier et Steve Mac Queen pour le second). Dans la série, je ne peux omettre mon héros de tous les héros : d’Artagnan et son contraire : Zorro. Alors, lui ! Comment faisait-il pour ne jamais emberlificoter son épée dans sa cape ? Pour avoir porté le déguisement, c’était un enfer quand je voulais dégainer devant l’ennemi. La honte, un peu comme Thierry La Fronde (Jean-Claude Drouot) avec ses collants. Oh, la fille !

Plus grand, j’ai écrit des nouvelles, des fictions plus ou moins abouties, des débuts de romans. Au fil des années, j’ai fini par écrire un premier livre, un vrai parce qu’il était vraiment travaillé d’un bout à l’autre. Mais que c’est difficile ! L’écriture est exigeante. Il y a beaucoup de moments ingrats dont vous ne pouvez ne pas faire l’économie si vous voulez « construire » un « bon » livre. Quant à trouver un éditeur…

A partir de là, la machine est lancée mais sans jamais l’emballée et … s’emballée ; une fois encore l’écriture est un exercice qui demande beaucoup d’humilité et de patience.

3. Y a-t-il une différence pour vous entre écrire une histoire destinée à être personnalisée pour le lecteur et une histoire dont vous définissez les personnages ?

Elle est de taille ! Dès lors que vous maîtrisez la psychologie de vos personnages dans le scénario imaginé, l’interaction entre les deux facilite sa construction. Impossible avec le « livre personnalisé » puisque l’on ne sait rien du héros (le lecteur).

4. Pouvez-vous nous parler de votre environnement de travail ? Avez-vous des rituels d’écriture, un lieu privilégié pour écrire, un style de musique, une boisson par exemple ?

La musique ? Jamais ! Le bureau où j’écris est avant tout un lieu de silence. Personne n’entre ! Je veux être seul. Tenir les multiples filaments constitutifs de l’histoire que vous mettez en place est un exercice qui demande de la concentration. Ils en sont les synapses que reliés les uns aux autres font avancer le scénario de manière crédible et logique.

Je suis un peu comme un chercheur d’or dans sa mine. Quand il tient un filon, chaque coup de pioche doit suivre ces méandres, sinon, il frappe à côté. En ce cas, le feuillet que vous venez d’écrire est hors-sujet, vous égarez le lecteur. Poubelle ! Dommage, c’était pourtant bien écrit… Sauf qu’à la relecture, chez mon éditeur, ils flingueront à juste titre la page.

Une boisson ? Encore moins si elle est alcoolisée ! La picole, c’est une fois le livre achevé… Le mythe de l’écrivain qui trouve son inspiration dans l’alcool est une absurdité. Charles Bukowski, Ernest Hemingway ou tant d’autres, étaient alcooliques sauf quand ils écrivaient ! Quant à Stephan King – qui l’a été –, il n’y va pas par quatre chemins. Rencontrant, trois jeunes écrivains en herbe qui lui demandaient ce qu’il pensait de leur prose, il leur répondit : si vous persistez dans le métier, je suis sûr d’une chose : deux d’entre vous aller devenir alcoolique, pour le reste… (vos manuscrits : à vous de voir !).

L’écriture est à la fois une sangsue et une mante religieuse. Au fil des pages écrites, petit à petit, elle pompe votre énergie, elle exige et prend le meilleur de vous-même, elle absorbe votre énergie, vos idées, votre façon d’écrire. Elle vide votre cerveau et annihile tout votre influx nerveux. Une fois un manuscrit achevé, on est inerte : plus d’âme, plus de sentiment, genre légume. Il faut des semaines pour se reconstituer la moelle. Dans ces instants, il n’existe qu’un remède : se mettre en jachère.

Les règles de l’écriture sont monacales :

  • On ne prend sa plume et une feuille qu’à la condition de parfaitement maîtrisé son sujet (compter 6 à 18 mois de recherches, de documents à compulser et à organiser).
  • Bâtir un scénario qui conduit à un plan, qui conduit à des chapitres.
  • Définir le contenu des chapitres, quelle matière vient-là ? Comment l’organiser ?
  • C’est seulement à ce moment-là que la plume plonge dans l’encrier. L’écriture commence.
  • Au fil des feuillets, et pour chacun d’eux, revenir dessus, dix, quinze fois s’il le faut. On les croit bien écrit. Hé bien non ! Il sonne faux par rapport au rythme général, il y a trop de redites, trop d’adverbes etc… Sans parler de l’orthographe des fautes de syntaxe, des mauvaises tournures de phrases…

Quand je débute l’écriture d’un manuscrit, le rythme est spartiate : une obligation de tous les jours et de tous les matins entre 5h et 8h – ajoutez quelques heures l’après-midi pour relecture – jusque ce que j’écrive le « fin ». Durée du périple ? Entre 18 et 24 mois.

Un enfer ? Non, je ne peux pas me passer d’écrire.

5. Utilisez-vous une méthodologie d’écriture particulière ?

Une fois encore quand je dis que l’on a l’écriture en soi, c’est que vous avez le sens de la narration, de la mise en forme d’un dialogue, vous savez tenir un lecteur en haleine, etc… Bref, vous avez la capacité de mener un livre jusqu’au bout (ce n’est pas rien, tellement c’est laborieux et la route est semée d’embûches).

Est-ce un don ? Peut-être. En tout cas, je suis sûr d’une chose : ça ne s’apprend pas. En revanche, ça se travaille ! Tout le temps, jamais de relâche ! Sinon, on s’englue dans sa propre écriture qui finit par s’user et… lasser ses lecteurs. Par exemple, je note, selon mes critères, un bon passage, une bonne phrase chez un autre écrivain (qu’il soit d’hier ou d’aujourd’hui). Je le/la recopie en le reformulant à ma manière. J’ai ainsi constitué un document de plus de 1.000 pages que je consulte régulièrement. C’est ma façon de « faire travailler » mon écriture.

6. Décidez-vous à l’avance un synopsis ou tentez-vous de vous laisser surprendre par votre propre récit ?

Je ne suis jamais bluffé par mon propre récit. Je ne lève ma plume dès lors que je considère le scénario comme « blindé ». Il n’y a pas de place à l’improvisation.

7. Vous arrive-t-il de « bloquer » sur une histoire et ne plus réussir à écrire ? Si oui, que faites-vous pour remédier à cette panne d’inspiration ?

Le coup de la « page blanche » : encore un mythe dans lequel un certain nombre d’évaporé(e)s – des écrivains « à la mode » – se complaisent ! Chez moi, cela ne peut pas arriver. Pour m’en être entretenu avec beaucoup de « confrères » dont j’apprécie l’écriture, ils pensent exactement comme moi.

8. Quels sont vos lectures ou auteurs préférés ?

D’abord je lis énormément. J’ai toujours lu. Plus que jamais je lis encore, tous les jours. C’est indispensable, comme boire et manger pour vivre. J’ai une douzaine de lecture en cours sur ma table de chevet. Je les lis en même temps et passe volontiers de l’un à l’autre.

Je lis de tout. Les classiques (Proust, Stendhal, Tolstoï, Céline, Cohen, La Fontaine, Molière…), des mémoires (de Gaulle, Chateaubriand, Sainte-Beuve…), des polars américains (James Ellroy me fascine), quelques nouvelles sorties (d’Ormesson, Sophie Chauveau, Elisabeth Barillé, François d’Epenoux…). Et puis bien sûr, tout ce qui touche à mon « épicerie » : l’Histoire. Pour les sujets que je traite, pas une biographie écrite au cours des siècles ne m’échappe. Parmi mes auteurs préférés, mention spéciale à Emmanuel de Waresquiel, un historien de grand talent !

Enfin, il m’arrive de tomber sur des mauvais livres. Et il y en a ! Quand j’en ai commencé un, je m’oblige à le lire jusqu’au bout, afin de comprendre pourquoi il est aussi nul. On en tire toujours des leçons.

9. Enfin, racontez-nous votre actualité, vos projets… Un blog, un site à mettre en avant ?

J’ai un site http://www.gillesdebecdelievre.fr/ il est souvent consulté car je réalise plus d’une trentaine de conférences par an.

Je me définis comme un écrivain de l’Histoire. Au fil de mes livres (et donc de mes recherches), je suis entré dans ce que l’on appelle le Grand Siècle. Quelle époque ! La France et l’Europe n’ont jamais un tel concentré de génies en aussi peu de temps. Philosophie ? Descartes, Galilée… Politique ? Richelieu, Mazarin, Louis XIV, Pierre Ier de Russie… Militaire ? Condé, Turenne, Vauban… Peinture ? Mignard, Vermeer, Vélasquez, Van Dyck… Littérature ? Molière, La Fontaine, Racine, Corneille, Boileau… Femmes ? Sévigné, La Fayette, la reine Christine de Suède… Et que dire de toutes les académies créées à cette époque ! Faïence, tapisseries, mobiliers…

Je viens de publier mon dernier manuscrit. Mes personnages ? Molière et La Fontaine. A ce jour, aucun livre n’a été écrit sur les deux personnages réunis ! Pourtant, ils ont le même âge, ils se sont bien connus et sont tous les deux enterrés côte à côte. Peu de gens le savent. Tiens, justement, où est leur tombe ? A vous de trouver !

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