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Interview de l’auteure Vanina Noël

Chez CreerMonLivre.Com, nous travaillons avec de nombreux auteurs et illustrateurs. Nous avons décidé de les mettre en lumière et de les inviter à parler de leur travail aux lecteurs de ce blog. Cette interview est donc la première d’une longue série d’interviews, nous espérons que vous les apprécierez. 

illustration de mains sur un clavier d'ordinateur

Vanina Noël est l’auteur de nombreux livres chez CreerMonLivre.Com ! Notamment les romans A fleur de peau, Esprit Criminel et l’Île des Âmes Perdues, mais aussi les livres pour enfant Bonne nuit et Quelle belle journée.

1. Pouvez-vous nous raconter l’histoire de votre rencontre avec CreerMonLivre.Com ou avec Angélique Dubois Coupry ?

J’ai rencontré Angélique au salon du livre jeunesse à Montreuil, en 2011 il me semble. J’étais venue avec un illustrateur, et nous cherchions un éditeur pour un album jeunesse. Angélique, qui était à la recherche d’auteurs et d’illustrateurs, nous a entendus discuter et nous a abordés. Je venais d’écrire mon premier roman jeunesse, le Pays mal enchanté, pour l’anniversaire de ma nièce, Constance. Il n’était pas destiné à être publié, mais dans le genre roman personnalisé, on ne pouvait pas tomber mieux. Je l’ai envoyé quelques jours plus tard à Angélique, qui a aimé. Ce fut notre première collaboration.

2. Comment vous est venue l’envie d’écrire des histoires, des romans ?

A cause d’une machine à écrire rose Martine, que ma grand-mère m’a offerte quand j’avais huit ans. Je la trouvais tellement belle qu’il fallait absolument que j’écrive avec, mais je ne savais pas quoi. J’ai commencé par recopier un album de Sarah Kay, puis Les jeux et les rêves de Lillibeth. Très vite ça m’a lassée, alors j’ai écrit mes propres histoires, que personne n’a jamais lues, puis des pièces de théâtre que je jouais avec ma cousine. L’envie d’écrire des romans est venue beaucoup plus tard : j’avais l’envie mais pas le courage, et trop de thèmes à traiter… Alors, sur un cahier, j’écrivais des extraits des romans que j’aurais pu écrire, des descriptions de personnages…

3. Y a-t-il une différence pour vous entre écrire une histoire destinée à être personnalisée pour le lecteur et une histoire dont vous définissez les personnages ?

Bien sûr ! C’est extrêmement contraignant d’écrire des histoires à personnaliser, parce qu’il faut être suffisamment précis pour que tout le monde s’y retrouve, et suffisamment flou pour les mêmes raisons. J’imagine que les contraintes sont les mêmes pour rédiger un horoscope. Il faut laisser beaucoup d’inconnues sans que le lecteur s’en aperçoive. Un exemple concret : dans Ma voisine est une sorcière, le héros “sort de chez lui”. Il ne “descend pas l’escalier”, ne “traverse pas le jardin”, il a une voisine, mais pas “une voisine de palier”. Cela n’a l’air de rien, mais parfois c’est un vrai casse-tête. Idem pour le passé du héros, tout ce qui fait sa personnalité, on ne peut pas l’imaginer. Alors, pour éviter de se retrouver avec des personnages en carton, il faut miser sur le détail : plus le lecteur se reconnaît dans ces détails, et plus il infère sur le reste. Au final, la personnalité du héros, c’est le lecteur qui l’extrapole car ce héros, il le connaît en vrai.

4. Pouvez-vous nous parler de votre environnement de travail ? Avez-vous des rituels d’écriture, un lieu privilégié pour écrire, un style de musique, une boisson par exemple ?

Un bureau face à la fenêtre, avec le plus de bordel possible, un silence absolu (je tolère Chopin), un litre de café, un paquet de cigarettes, dès huit heures du matin… ça, c’était avant que j’aie plein d’enfants… Maintenant, plus de cigarettes ni de café, pour le poste de travail, c’est où je peux quand je peux, cinq minutes par-ci, dix par là, surtout la nuit… La seule constante : le bordel. ça, j’arrive à m’y tenir.

5. Utilisez-vous une méthodologie d’écriture particulière ?

Oui : zéro plan, zéro anticipation. J’ouvre un document vierge, je commence à écrire et je vois ce que ça donne. Comme avec la machine à écrire Martine : ce sont les doigts qui écrivent, c’est un acte physique.

6. Décidez-vous à l’avance un synopsis ou tentez-vous de vous laisser surprendre par votre propre récit ?

Il m’est arrivé d’élaborer des synopsis que je n’ai jamais suivis parce qu’ils me bloquent. Non, en général, je ne sais pas ni ce qui va se passer deux chapitres plus loin, ni comment cela va finir.

7. Vous arrive-t-il de « bloquer » sur une histoire et ne plus réussir à écrire ? Si oui, que faites-vous pour remédier à cette panne d’inspiration ?

Oui, quand j’ai fait l’effort d’écrire un synopsis… Alors je le déchire et je pars sur autre chose.

8. Quels sont vos lectures ou auteurs préférés ?

Je lis énormément, je ne peux pas établir de liste exhaustive. Pour citer quelques auteurs en vrac : Vian, Vialatte, Kafka, Hermann Hesse, Thomas Mann, Aragon, Anouilh, Gaston Leroux, Maurice Leblanc, Bazin, Musset, Balzac, Zola, parfois un Fred Vargas et un suédois pour décompresser. J’ai tendance à lire tout ce qui me tombe sous la main, de préférence des classiques, et je suis rarement déçue.

9. Enfin, racontez-nous votre actualité, vos projets… Un blog, un site à mettre en avant ?

Beaucoup de projets, malgré mon congé parental ! Je travaille en ce moment sur un petit roman graphique avec un jeune artiste peintre, et sur un album jeunesse avec une jeune illustratrice qui termine ses études. Mais LE projet, sur lequel je travaille d’arrache-pied entre deux biberons, c’est un roman jeunesse assez énorme, pour lequel je bénéficie de l’aide inestimable d’une éditrice grâce à laquelle je mesure toute la pertinence des recommandations de Boileau, dont je transcris le quatrain dont j’ai fait ma devise du moment :

Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.

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