Poème, de Catherine Zerini

Un grand merci à Catherine Zerini qui partage avec nous son poème.
En introduction, voici ses quelques mots.
Ecrire est un créateur puissant de liens qui aide chacun
d’entre nous à  (r) accorder  sa petite musique 
au sein de la vaste mélodie du monde.
Le livre, quel que soit sa forme, est un instrument toujours au diapason, 
qui s’offre aux rêveries  et  créations de chacun.
C’est pourquoi j’apprécie chaleureusement “Créer mon livre” 
qui me semble être une opportunité unique de faire résonner sa voix.
 
Je suis très heureuse ainsi de vous offrir  un poème issu de mon recueil au Futur du passé.Merci de tout coeur à Catherine, voici son merveilleux poème :

Au lointain rivage,

Loin des vertes prairies,

S’égosillent encore,

Les goélands du Nord

Venus chercher leur pâture.

Dans le froid glacial de l’hiver,

Le large a rendu l’âme,

Et à la marée montante,

Encore,

Quelques cargos,

Et autres mats à l’abordage.

Les pluies ont décimé les cales

Servant d’appuis à la mégère,

Et d’une patte amputée,

S’accroche encore sans ambages

Au canot tombé à terre.

Le vent a gagné.

Avec la force d’une massue,

Emporté,

Le dernier cormoran,

Sur le pont,

Croasse encore

Et, d’un regard distrait,

Cherche, en vain,

Les petits à apprivoiser.

La lune a donné

Une pâleur extrême

À cet étrange cimetière

Dont l’ultime épitaphe

Aura été un mot

À ce marin perdu.

Et moi,

Dans une brume amère,

Les yeux embués de larmes,

Je contemple

Les piètres réminiscences;

Les derniers émois,

L’écrou vrillé

De la malédiction.

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